Page 18 - Livre_Auray
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La rue des Fèves

            La rue aux Fèbvres devenue rue des Fèves au XIXème siècle doit son nom aux orfèvres et forgerons
            qui y tiennent boutiques au Moyen Âge. Au bout de cette rue commençait la commune de Brec’h.
            Jusqu’en 1865, Auray annexe ces terres.

            La chapelle du Saint-Esprit

            Le duc  de Bretagne, Jean II, couronné à Rennes en 1286, apprécie Auray. Il y aurait fondé une
            chapelle du Saint-Sépulcre. Située au sud-est du bâtiment actuel, s’ouvrant sur la rue des Fèves,
            autrefois rue du Saint-Esprit, et reliée à l’église, elle existe encore au XVIIIème siècle. Elle abrite
            un gisant du Christ, sculpture en tuffeau polychrome qui se trouve aujourd'hui dans l’église Saint-
            Gildas.
            Une dernière messe est dite à la chapelle en 1790. Dès 1794, elle est utilisée comme caserne
            militaire. En 1831, elle est finalement acquise par le Ministère de la Guerre qui fait entreprendre
            de grands travaux pour loger les soldats. La chapelle ne retrouvera son aspect originel qu’après
            restauration en 1990-1994. La chapelle portait le nom de caserne Duguesclin, patronyme qu’elle
            s’est vu attribuer deux siècles durant. Voyant défiler des militaires, des pompiers, des élèves et des
            associations.
            Les architectes ayant suivi la restauration de l’édifice distinguent nettement deux phases de
            construction : la plus ancienne, à l’est, remontant au XIIIème siècle, correspond au chœur ; la plus
            récente, à l’ouest du mur diaphragme, datant du XIVème siècle, la nef. La chapelle du Saint-Esprit
            s’est agrandie au cours des siècles.  En 1434, le duc de Bretagne Jean V octroie le bénéfice d’une
            foire   annuelle   à   l’église   et   au   collège   du   Saint-Esprit   pour   augmentation   de   ladite   église.
            L’architecture   gothique   de   cette   nef   à   cinq   travées   et   à   chevet   plat   est   rare   en   Bretagne.
            Le cimetière se trouvait au sud, les bâtiments conventuels au nord. Au XVIIIème siècle, le seul
            accès à l’église pour les visiteurs venant du Nord se faisait par la galerie (ancienne salle du
            chapitre). Elle longe un jardin bien dessiné, divisé en quatre parties carrées. Le grand corps de
            logis se situe au nord. Un escalier à vis hors-œuvre permet la distribution de ce logis. Le grand
            portail (porte d’entrée) donne à l’angle de la rue Saint-Michel et de la rue du Bois (actuelle rue du
            Docteur Alexandre Jardin).

            Le couvent et la chapelle du Père Éternel

            Les religieuses hospitalières du Tiers Ordre de Saint-François se sont installées à Auray au
            XVIIème siècle. La ville leur propose d’abord de s’établir sur la douve sud de l’ancien château puis
            sur la douve ouest où elles construisent un couvent en 1644. Leur enclos fera disparaître les rues
            César et du Papegault, créée en 1560. Joseph-Marie Grignon, vicaire général du diocèse de
            Vannes, se porte acquéreur des bâtiments, cour jardin et verger, en 1807.

            Le 8 septembre une maison des Sœurs de la Charité de Saint-Louis, dite du Père Éternel ouvre. Les
            religieuses se consacrent à l’instruction des filles et à l’œuvre des retraites.

            Au décès de Mme Molé à Vannes le 4 mars 1825. Par testament, elle lègue l’institution du Père
            Éternel aux religieuses de la Charité de Saint-Louis qui poursuivent encore aujourd'hui l’œuvre de
            leur fondatrice. La chapelle renferme de très belles stalles du XVIIIème siècle provenant de la
            Chartreuse d’Auray, en Brec’h..
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