Page 14 - Livre_Auray
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La prison

            Le sénéchal est le représentant de la justice royale. Il exerce son pouvoir sur l’ensemble du Pays
            d’Auray et siège à l’auditoire situé à l’étage des halles. Ceci explique la présence d’une prison
            attenante à cet édifice.

            Mais vers 1760, cette geôle montre de sérieuses avaries et handicape le déroulement de la justice. Il
            devient urgent de construire un nouveau bâtiment, plus grand et plus adapté, d’autant que la prison
            forme sur la rue une forte saillie qui gêne la circulation. Il faut attendre 1786 pour que les travaux,
            financés par Louis XVI, et menés par l’architecte Jean Detaille de Kerroyant, commencent.
            Achevée en 1788, sur un terrain de la rue du Jeu de Paume, cette nouvelle prison est l’une des plus
            modernes du département.

            Ceinturée   de   hauts   murs   et   disposant   de   vastes   cellules   elle   peut   accueillir   90   détenus.
            Cette maison d’arrêt est en service jusqu’en 1897 date à laquelle la ville en devient propriétaire.
            Dès lors les cellules servent tour à tour de salles de classe, de cinéma de patronage et de salle de
            réunion avant d’être rénovée en 1980 et transformée en logements.

            Le rez-de-chaussée encore en état témoigne de la dureté de l’univers carcéral. Deux cellules
            disciplinaires ou cachots disposent de vastes bat-flancs sur lesquels dormaient les prisonniers. Les
            doubles portes et les doubles grilles croisées des fenêtres laissaient peu d’espoir d’évasion.
            Des graffiti recouvrent les lits et les volets en bois de ces geôles. Un nom de famille, une date, des
            dessins (jeu de marelle, ancre de marine, navire…) montrent comment les détenus passaient leur
            temps laissant ainsi une trace de leur passage.


            L’Hôtel-Dieu et la chapelle Sainte-Hélène

            Dans les archives de la ville d’Auray, l’hôpital apparaît en 1609. Deux procureurs le dirigent et
            doivent à leur sortie de charge rendre compte de leur gestion. il leur est défendu de recevoir des
            étrangers à la juridiction. Le médecin, appointé par la ville, doit visiter gratuitement les hôpitaux
            deux fois par semaine. En 1651, la ville passe un marché avec François Cosnier, architecte, pour
            reconstruire l’hôpital. Le bâtiment comprend une salle pour les hommes, une pour les femmes, une
            boulangerie, une cuisine, un appentis, un grenier. Le 17 novembre 1794, les Augustines, religieuses
            hospitalières de Vannes, passent contrat avec la ville d’Auray pour s’occuper des malades. Un
            autre bâtiment sera ajouté. En 1904, un nouvel hôpital est bâti sur les plans de l’architecte
            départemental Charrier. Il sera remplacé par le nouveau centre hospitalier sur le site du Pratel en
            1970.

            La chapelle Sainte-Hélène
            Comme pour tout Hôtel-Dieu, une chapelle est attente. Sous le clocher apparaît une inscription en
            partie effacée : "LAN MIL CCCCLXV DO I LE […] DE LOSPITAL : VICA IR D AURAY FIST
            FAIRE CEST […] PAR J GUILLOT […]". Elle se traduit probablement de la façon suivante :
            "L’an 1465 DOM I Le [nom de famille et qualité] de l’hôpital : vicaire d’Auray fit faire cette
            [œuvre] par J. Guillot [qualité]". Cet édifice a donc été bâti en 1465 par Jehan Guillot, maçon,
            dont la présence est attestée à cette époque à Saint Goustan. Autre inscription : celle de la cloche.
            En 1820, une nouvelle cloche est fondue chez Chanel. Elle est baptisée par Marcel Dominique
            Philippe,   docteur,   Madame   Anne   Armel   Martin   née   Lauzer   et   par   la   supérieure   Françoise
            Magdelene Josèphe de Kernezne de Marie Jésus.
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