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Le Château de Langeais
Dès le Xème siècle, le site de Langeais est un lieu stratégique, à la frontière du comté d'Anjou et du
comté de Blois : par son emplacement sur un éperon rocheux entre la Loire et son affluent
la Roumer, il permet de contrôler la route tracée sur la rive droite du fleuve.
Dès cette époque, un seigneur tient la position, comme en attestent les vestiges des bases d'une tour
et d'une chapelle Saint-Sauveur. Il s'agit probablement d'un castrum
Dans sa marche vers
la Touraine, Foulques Nerra, comte
d'Anjou, s'empare de Langeais. Il y
fait bâtir un ouvrage fortifié. Il
serait, avec son corps de
logis pourvu d'emblée d'organes
défensifs l'un des premiers donjon de
pierre, ayant des vestiges qui ont
subsisté avec l'aula de Doué-la-
fontaine, transformée en une tour
maçonnée à partir de 950. La
forteresse de Langeais est construite
sur un plan carré. Elle s'élève sur
deux étages, éclairés de quelques
fenêtres, et doublée d'une enceinte
elle-même fortifiée, tandis qu'un
fossé sec est creusé à l'arrière pour
renforcer la défense face aux
machines de siège. Un temps
repoussé par les troupes
de Thibaut II, comte de Blois,
Foulques Nerra reprend Langeais en
1017 à son successeur Eudes II.
Sous la domination de la dynastie
anglaise des Plantagenêt, le
château est agrandi par le roi
d'Angleterre Richard Cœur de Lion,
comte du Maine et d'Anjou de 1189
à 1199.
Philippe Auguste le reconquiert en 1206, puis il est détruit par les Anglais lors de la guerre de Cent
Ans. Du bâtiment de cette époque subsiste une façade de la tour principale, appelée « donjon de
Foulques Nerra ». En 1465, Louis XI ordonne la reconstruction du château, en contrebas des
vestiges de l'ancien édifice ; les travaux sont menés sous la direction de Jean Bourré, trésorier de
France et ami du roi, et Jean Briçonnet.
Le nouveau château de Langeais est achevé en 1469.